La route. J'aime la route, voir le bitume semblant glisser sous les roues de la voiture, sentir, de l'interieur d'elle, chaque bosse, chaque creux qui se dessine sous moi, sous nous - bien qu'à certains moments, je me sens comme si nous ne formions plus qu'un, la voiture et moi...
La route m'emmenant au point de départ de ma nouvelle vie, de ma seconde naissance; celle que j'attendais, inconsciemment, de mon stade embryonnaire; depuis 4 ans. Quatre années à rêver, huit à voyager. Il ne me fallu pas plus de trois mois pour naître réellement et arriver à ce qu'aujourd'hui, je suis.
J'étais, ce jour là, sans le savoir, huit ans après, conduisant sans vraiment rêver pour une fois, à la croisée des chemins. La charnière entre ce que je fus, et ce que je serai. L'asphalte glissait sans bruit tant le volume sonore de la musique prenait le pas sur les bruits environnants. La mélodie de mon conte écrasant de sa supériorité d'âme et de réalité les bruits parasites de ce que j'avais eut usage de nommer avant cela: ma vie.
Simple exercice, simple apprentissage que j'avais alors dû vivre pour en arriver là, ici, grandi, plus fort. Réel.
[à suivre, of course...]